Recension de « L’Isle ou la mémoire du sable », par Annie Forest-Abou Mansour.

Dans L’Isle ou la mémoire du sable de Jean-Marie Quéré, chaque été, durant les années 60, le narrateur et sa famille partent en vacances à Belle-Isle-en-Mer : lieu privilégié de l’enfance, d’encrage des racines, passeur de mémoire. C’est en effet de Bretagne que le grand-père maternel, Casimir, « dont le père pêcheur périt en mer le jour de ses cinq ans », partit pour travailler à l’intérieur des terres, rencontra et épousa Henriette, sans jamais revenir sur son lieu de naissance. L’Isle, lieu merveilleux pour le jeune enfant, espace de bonheur et de liberté pour son père, Yves, qui y devient autre et y renaît : « mon père reprend vie ». Yves, se sent chez lui, enfant du pays, sur les terres de son père jamais connu, violent avec son épouse enceinte : « Sans se l’expliquer, il se sentira là, aux confins des terres, enfant du pays. Ne reconnaîtra jamais qu’il l’a cherché, longtemps. Jusqu’à arriver sur l’isle. Qui le réconciliera avec son absence. On ne quitte pas un père qui nous a laissés ». Un grand-père disparu en mer, un père brutal ayant renoncé aux joies de la paternité : des traumas enfouis dans le coeur d’Yves, tissant différents liens entre les générations, le négatif devenant positif sur l’île féerique.

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Je vous invite à lire le texte complet sur le site « L’Écritoire des muses ».